Projet "Graines de conteurs" : Rachid Akbal et la Compagnie Le Temps de Vivre.

(actualisé le )

On reconnaît Rachid Akbal de loin à sa grande silhouette, les pieds bien ancrés dans la terre, le sourire large comme ses personnages hauts en couleur tout droit sortis de sa Kabylie ancestrale.

Nourri de contes depuis son enfance, il intègre plusieurs collectifs et jeunes compagnies, où, pendant quelques années, il s’enrichit de formes artistiques diverses. Parallèlement, il enseigne d’abord au Studio 34 puis à l’Ecole Claude Mathieu dont il est l’élève. Il partage l’aventure des compagnies de rue Oposito et Annibal et ses Eléphants (festivals d’Aurillac, Chalons dans la Rue, en tournée nationale et internationale). Il s’initie également à l’univers du cirque avec l’Académie Fratellini pour des happenings cirque/théâtre, à celui du cinéma avec Jean-Patrick Lebel. Il s’inscrit alors dans le mouvement des raconteurs contemporains et développe un théâtre hybride où la narration tient une place centrale.
En tant que comédien, il travaille sous la direction de Jean-Luc Bouté à la Comédie Française, Robert Fortune, Eric Auvray et plus récemment Julien Bouffier (Costa le rouge de Sylvain Levey, 2011). Témoin de son époque, il n’a eu de cesse d’écrire et de raconter des histoires, de celles des algériens en France pendant la Guerre d’Algérie (Baba la France en 2007) à celle des années noires (Alger Terminal 2 en 2009) en passant par les récentes révolutions arabes (Samedi, la révolution en 2012). Avec Mon vieux et moi, sa dernière création, il aborde le grand âge et la fin de vie et poursuit son exploration d’un théâtre au plus près des interrogations de son époque. En 2016, avec Retour à Ithaque, reprise d’un workshop à partir de l’Odyssée d’Homère entamé deux ans plus tôt, il continue de sonder la frontière poreuse entre théâtre et récit.
Capable d’une rare mobilisation physique, littéralement habité par ses personnages, il occupe la scène dans un véritable don de soi. Humaniste avant tout, son parcours dresse le portrait d’un homme libre et engagé, comme une promesse que la parole reste vive.